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Le 17 mars 1720, George Noël obtient avec son beau frère Simon Deveau ( le mari d’Anne Royer, sœur de Catherine), une concession dans le quartier de l’étang du Gol.
« Concédé le 19 mars 1720
à Simon Devaux & George Noël
borné par la ravine des chenez et la ravine sêche
depuis le bas jusqu’au sommet de la montagne et par
une ligne droite allant
depuis l’endroit où la
ravine sans nom tombe
jusqu’à la mer. »
« Leur accorder en commun quelqu’autre terrain dans
le quartier de l’étang du Gaule ; nous ayant égard
à la justice de la demande des dits requerants
que nous savons être bons et laborieux habitants
se voulant leur fournir les moyens de faire subsister
leur famille ; avons à ces causes, assemblé et
consulté les sieurs Desforges Boucher, Directeur Gal
du comptoir et lieutenant au gouvernement et Duronguet
letoullec aide major, et Justamond procureur général
du conseil provincial, de leur avis en consentement
pour le bien et l’utilité de la compagnie et de la
colonie ; » (…)« le fond et propriété d’un terrain
actuellement vague et sans culture situé
au quartier de l’étang du gaule, »
(… ) « et à la charge par les dits simon Devaux et
georges noël de payer annuellement au domaine
de la compagnie, par manière de cens pour le
terrain cidesus mentionné, un mouton et deux
coqs d’inde, en deux termes, moitié à pâques
et l’autre moitié à la saint martin d’hiver, et
en outre les droits qui pourront par la dite royale
compagnie, ou en son nom par le conseil
provincial de cette isle, être mis dans la suite sur
les fruits et denrées de commerce qui seront cultivées
sur ledit terrain , supposé qu’elle juge à propos
d’y en imposer »
Le cens est léger, mais la Compagnie se laisse la possibilité d’y revenir. On ne sait jamais !
La concession de George et de Simon est bien entre deux frontières naturelles que constituent les ravines. La veille, le 18 mars, une concession voisine a été concédée à Mathurin Tallec et à Jean Laguery de St Lambert entre la ravine sans nom et la ravine des Caffres. Il s’agit de concessions entrantes par de longs et étroits goulets, ou « rubans » avant de s’évaser par le haut.
Au delà de cette dite ravine est installé, pour montrer l’exemple, depuis le 25 novembre 1719, le gouverneur Desforges Boucher et sa famille. Il veut dynamiser et favoriser la culture du café, dans le sud de l’île.
« une des meilleures terres de l’île opinait Desforges, qui devait s’en occuper lui même. (…) Desforges avait incliné, dés 1719, que l’on abandonnât à l’initiative privée le soin de mettre en valeur cette partie de l’île, d’autant que tortues, bœufs et chèvres avaient pratiquement disparu de la zone comprise entre le Boucan de Laleu et la Rivière Saint Etienne (…). Les soucis de Desforges-Boucher n’étaient pas pour autant dissipés, car les communications entre l’ouest et le sud s’avéraient difficiles à assurer. (…) Pour atteindre le sud , trois voies étaient possibles : une classique, par mer, avec les aléas qu’elle comporte, les deux autres soit par le littoral soit en prolongeant le chemin de Saint Paul à Saint Gilles-les-hauts. Aucune solution n’était aisée. » Albert Lougon*
Les colons se lancent vers l’aventure du « pays des vivres », et du sud. Ce sera bientôt l’aventure du café pour George et sa famille. La migration s’annonce pour les Noël vers ce qui deviendra le quartier Saint Louis, en 1726.
Sabine Noël
A suivre in : « Du battant des lames au sommet des montagnes »
(Remerciements à JP Calteau pour le plan)
*Lougnon, Albert. L’île Bourbon pendant la régence : Desforges-Boucher, les débuts du café. Th. Doctorat. Larose, 1957.
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